Cette vasle-hésitation de la présence des jurys éclaire la pertinence discutable d’un jury dans la vie d’un salon d’artiste.
En 1848, David d’Angers demande la suppression du jury et la République de Ledru-Rollin accède à cette supplique. Provisoirement, car sous l’Empire, le jury est nommé pour moitié par l’administration, pour moitié par les artistes médaillés. Mixité provisoire puisque Napoléon III en devient le président à l’occasion de l’Exposition universelle de 1855. Selon certains dirigeants actuels, il s’agit de la grande époque du Salon, mais c’est aussi, pour l’histoire de l’art celle où les jurys se montrent les plus rétrograde ! Sous l’autorité de M. le comte de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-Arts avec qui Delacroix avait eu des problèmes d’esthétique.
En 1881, à l’instigation de Jules Ferry, l’Etat abandonne finalement sa tutelle sur le Salon et l’autorité de l’Institut est transférée à un comité de quatre-vingt-dix membres, élus préalablement par les artistes: la «Société des Artistes Francais» est née. Elle succède au fameux Salon. En 1890, une scission s’opérera en son sein d’où sortira la « Société nationale des Beaux-Arts ».