Tant que l’Académie saura assimiler les tendances nouvelles, elle sauvegardera son prestige. Mais au XIXe siècle, l’influence intransigeante d’Ingres, mal assimilée, donnera à la doctrine classique la rigueur d’un dogme. Dès lors, l’Académie se sclérosera peu à peu.
Elle devient dictatoriale au Second Empire au moment où règne une grande effervescence artistique. Élu trop tard à l’Académie, Delacroix, malade, ne pourra redresser la situation.
Donc, au XVIIe siècle, l’artiste peut vendre ses tableaux ou ceux de ses contemporains et même ceux d’artistes plus anciens.
Néanmoins, les marchands ou les agents privés des collectionneurs, sont les véritables intermédiaires entre les artistes et la clientèle. Leur rôle s’accentue au XVIIIe siècle et s’accélérera au XIXe.
Si la légende fait mourir Vinci dans les bras de François 1er, son mécène, Watteau meurt dans les bras de son marchand, Gersaint, installé sur le Pont Notre-Dame !
Aux XVIIIe et XIXe siècles, le pouvoir de l’Académie est considérable. Nous l’avons vu, elle est la seule à pouvoir assurer la consécration des artistes. Pourtant, crispée dans la défense de la tradition détournée, l’Académie va laisser échapper ce monopole de la formation et de la recon- naissance des artistes.
Elle va laisser progresser en dehors d’elle un réseau commercial, dominé par les marchands, et le système d’information, régenté par la presse et la critique d’art.
Le phénomène ne cessera de s’amplifier à la fin du XIXe et dans tout le XXe siècle !